"A neuf matchs du titre"

DIVISION 2

À neuf matchs du titre


OHL n'était visiblement qu'un léger incident de parcours. Les Sang et Or ont réagi à Virton, ramenant trois points qui valent chers.

Transparent une semaine plus tôt face à Oud-Heverlee Louvain, l'AFC Tubize avait toutes les raisons d'avoir des craintes avec ce déplacement à l'Excelsior Virton, qui avait mis Courtrai en très grandes difficultés il y a peu. Saint-Jean avait même déclaré avant la rencontre qu'il faudrait un exploit pour que ses joueurs l'emportent en Gaume. Les Sang et Or l'ont réalisé, cet exploit. Ils ont arraché trois unités qui n'auront peut-être pas de prix lors du décompte final. Car Courtrai, lui, n'a pu faire que le nul à Virton. Au-delà de l'excellente opération comptable, les joueurs de Saint-Jean n'ont laissé planer aucun doute sur leur état de forme : ils ont prouvé que le «couac OHL» n'était bien qu'une erreur de parcours sans lendemain. Ils se sont mis minables pour prendre progressivement l'ascendant dans un match musclé. «Il fallait des hommes pour l'emporter aujourd'hui, commentait Philippe Saint-Jean. Les joueurs avaient à coeur de rattraper leur bêtise (ne pas jouer) de la semaine passée. Si il n'y avait pas eu cette bêtise, on serait peut-être tombé dans le piège de Virton.»

Ce piège, ils l'ont évité. Mais il s'en est fallu de peu : en fin de match, l'équipe de Grandjean, dominés après la pause, poussa l'AFC dans ses derniers mètres, via le grand Koïta essentiellement. Le puissant Français crut à l'égalisation, d'abord sur un tir parfaitement négocié par Berghmans. Et sur cette fameuse phase, où Paternotte l'arrêta dans les seize mètres. Fautivement? Oui, d'après Grandjean, le coach virtonnais (lire ci-contre). Non, d'après l'arbitre. «Moi, je ne peux pas me prononcer, ça va trop vite, je n'ai rien vu», répondait Saint-Jean. D'où nous étions, il est également difficile de se prononcer. Cette phase litigieuse engendra une bagarre générale, provoquée par la réaction de Koïta, qui passa ses nerfs sur Paternotte. «Je déplore ces incidents, mais il faut se mettre à la place des garçons : il y a eu une grosse débauche d'énergie des deux côtés, la lucidité n'est plus présente au moment des faits. Le penalty, il est plus gros que la nouvelle tribune, stigmatisait Grandjean. On méritait ce nul. On a joué avec un gros coeur face à une équipe qui mérite sa place au classement, par son abattage et son envie de gagner les duels.»

De l'abattage, de l'envie, de la cohésion, de la sérénité, de la remise en question aussi. Ce sont bien les clés de la réussite de l'AFC, qui n'est plus qu'à neuf rencontres de la jouissance suprême pour tous sportifs : le sommet dans sa discipline. Ils ont les nerfs pour aller au bout de cette aventure inespérée. S'ils vont à la guerre chaque semaine, comme si leur vie en dépendait, ils seront dans la lutte pour le titre jusqu'au bout.


Benoît ROBAYE
Vers l'Avenir